Heureusement il y a aussi des forces qui favorisent le changement. Autant les connaitre pour pouvoir s’appuyer dessus. Plus simple et plus efficace.

Vous vous souvenez d’Arthur de chez Brictar ?

Nous l’avions quitté dans notre précédent podcast dans un implacable duel entre ses conclusions d’étude et l’immobilisme de sa chef d’unité. Elle pesait de tout son poids, usait et abusait des 3 puissants freins que sont la critique, la confirmation et la justification pour le faire échouer et couler l’étude interne.

Mais voilà, Arthur est un chevalier, un Jedi de l’entreprise ! La force est avec lui ou plus précisément 3 forces sont avec lui :

Arthur sait et le savoir c’est le pouvoir.

Pour savoir, il faut être ouvert d’esprit, écouter, regarder. Ainsi celui qui sait les intrigues d’une entreprise a plus de pouvoir que les gens bien en vue. Il peut anticiper, déjouer, influencer.

Arthur est au courant de ce qu’il se passe autour de lui. Il connait les marottes des uns et des autres. Fort de cela, il pense trouver des failles et les exploiter à son avantage.

Savoir c’est aussi avoir des compétences techniques pour résoudre des difficultés ou déjouer des embuches. Peu importe que ce savoir soit académique ou expérimental, l’essentiel est de savoir.

Ainsi, on sait comment fonctionne un ordinateur, on sait comment s’y prendre avec telle ou telle personne.

Arthur sait lire, écrire, compter, écouter, réfléchir et bien plus encore. Il a des diplômes qui l’attestent et qui lui ajoutent certaines techniques plus complexes.

Son temps passé à travailler au sein de l’entreprise lui a forgé une expérience variée, professionnelle et humaine.

Que d’atouts pour déjouer les pièges insidieux de sa chef ! Il saura utiliser un vocabulaire adéquat, slalomant entre les écueils, frôlant la zone à risque sans jamais y entrer. Il le fera même avec un certain plaisir, énervant son interlocutrice à s’approcher en limite de son territoire sans jamais y mettre les pieds. Elle ne pourra pas agir. C’est agaçant.

S’il ne sait pas exactement où il va, les aléas de la vie sont trop nombreux, il sait d’où il vient. C’est déjà quelque chose. Il entendra alors Lincoln lui murmurer « tout homme peut s’améliorer à condition de connaître son point de départ ». Voilà une phrase qui redonne de la force !

Seconde force d’Arthur, il est volontaire.

Il agit plus par volonté que sous la contrainte. Il a décidé d’allouer ses ressources et son énergie à ce fameux travail. Il en avait compris la valeur et l’intérêt pour l’entreprise. Il s’est porté volontaire pour la réaliser.

Pour progresser comme Arthur, nous devons être volontaire. Et pour cela, il y a trois questions à se poser :

Le premier attendu d’un travail est évidemment la contrepartie en salaire ou rémunération.

Mais ce critère, s’il est nécessaire (l’argent est de la liberté frappée) n’est pas suffisant.

Une action apporte beaucoup plus de choses que l’argent.

D’abord il y a la satisfaction du travail bien fait. Sans devenir nombriliste, il est bon de prendre un peu de recul sur ce qui a été fait et de contempler son « œuvre » quelques instants. Se dire que c’est un beau travail n’a rien de pédant dans la mesure où l’on y a mis son énergie, ses compétences, sa volonté. Il n’est certes pas parfait, mais cela ne lui enlève rien de sa beauté.

Arthur peut donc estimer qu’il a fait un bon travail, que sa prestation est de qualité.

Au-delà de la satisfaction du travail bien fait, il y a eu l’acquisition de compétences supplémentaires. Il a fallu surmonter des obstacles, progresser au prix d’efforts, de recherches d’astuces ou de nouvelles compétences. Toute réalisation est donc un puit d’apprentissage et d’expérience.

Être volontaire c’est aussi donner du sens à ses actions. Cela recoupe à la fois la finalité du travail à réaliser mais aussi la ou les raisons pour lesquelles nous les faisons.

Ensuite, l’avantage que l’on peut systématiquement tirer d’un volontariat est l’accroissement de la culture générale. Être volontaire c’est obligatoirement sortir des sentiers battus, de sa fameuse « zone de confort ». Car même si la mission semble connue ou dans nos domaines de compétences, il y a toujours un moment où soit elle en sort, soit un élément extérieur y entre. C’est cette rencontre impromptue qui renforce notre capacité d’adaptation, notre culture générale. Être volontaire rend donc plus fort, plus instruit, plus agile.

Finalement, il serait peut-être plus tranquille, plus sage de ne pas se porter volontaire.

On se mettrait ainsi à l’abri de bien des soucis. Être volontaire s’est s’exposer, partir à l’aventure. Statistiquement il y a autant de chance de réussir que d’échouer. Soyons raisonnable : « pour vivre heureux, vivons cachés ».

Tout cela se tient admirablement. Mais on pourrait également parodier Bernard Shaw et dire que le monde est divisé en deux catégories : les volontaires (ceux qui osent) et les autres.

On l’a vu, être volontaire c’est générateur de satisfactions, enthousiasmant. C’est aussi saisir des opportunités pour assurer l’avenir.

Il est amusant de constater une certaine jalousie des collègues d’Arhtur à son égard. Trop pleutres pour se porter volontaires ils lui envient l’étendue de des compétences et champs d’interventions. Arthur grandit et eux se racornissent !

Paul Valéry disait « Je vaux ce que je veux ». Cette phrase a été traduite par certains managers en « vouloir c’est pouvoir ».

Arthur est un exécutant. C’est sa troisième force.

Loin de l’image de tâcheron que sa chef d’unité lui confère, lui Il fait, il construit, il crée !

Au quotidien, il met en application, sur le terrain de la vie professionnelle, ce qu’il a appris tant en formation qu’en échanges ou par expérience.

Faire c’est l’aboutissement du savoir et du volontariat. Cette troisième force est le trait d’union entre toutes. Elle permet d’arriver à cet état de satisfaction précédemment évoqué, elle donne vie à tout projet, concrétise l’idée.

Imaginons un instant un individu qui sait tout sur la chasse, qui a envie de chasser mais qui au dernier moment renonce, ne fait pas, ne passe pas à l’acte. Au mieux pourra-t-il bénéficier de la chasse des autres mais il n’aura que les basses pièces. Au pire il est seul et mourra de faim.

Faire est la troisième force qui permet de vivre et d’atteindre l’apothéose.

C’est aussi accepter de prendre des risques, de changer ou d’adapter son comportement. Faire c’est s’adapter aux situations qui se présentent, jamais tout à fait les mêmes.

Arthur sait, veut et peut faire. Ainsi il est en totale autonomie. C’est un solitaire diront ses collègues. Oui mais il est libre, il ne dépend de personne pour mener à bien sa mission. C’est un confort, une chance et même une opportunité pour l’entreprise. Sauf si la hiérarchie ne partage pas ces valeurs.

Ces 3 forces que sont le savoir, la volonté et la capacité de faire sont bien étrangère à sa chef d’unité, percluse de certitude et de suffisance sur son trône de baronne. Elle ne se rend pas compte que son immobilisme la condamne à l’arthrose professionnelle. Déjà elle ne peut plus quitter son poste. Sa seule survie consiste à le sauver âprement, jour après jour, surtout en exerçant son pouvoir du non. Simple mais puissant et efficace. Peut-être voit-elle poindre l’inexorable sortie tel un caillou poussé du haut de la falaise par les vents et tempêtes.

Arthur sait que ses forces sont précieuses, utiles aujourd’hui et qu’elles seraient appréciées si piaffant d’impatience il décidait de partir et de se vendre ailleurs.

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